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Collège Chevreul Lestonnac, Lyon
« Nos exils » 

Artem  (seul sur scène) : Tout a commencé le 24 février. Mon père était là et a dit : « Mon fils, la guerre a commencé ».  

Tout le monde a été choqué par cette information. À partir de ce jour, le chaos a commencé dans notre village. Les rayons des magasins ont été dévalisés, les rues étaient calmes, les gens restaient chez eux.  

 

Quelques semaines plus tard, nous avons commencé à nous réunir tous les jours avec mes meilleurs amis chez moi. Tout cela a duré jusqu’au 4 mai et ce jour-là mon père a dit : « Demain nous essaierons de partir. »

Je m’appelle Artem, j’ai 15 ans et je suis Ukrainien. J’espère que tout le monde connaît la situation dans mon pays et que je n’aurai pas à me fatiguer pour l’expliquer.

Entrent Bohdam, Illia, Artem et Andrii.

 

Bohdam : Bonjour, je m!appelle Bohdan, j!ai 14 ans et j!habite à Lyon. Avant, j!habitais à Kiev, la capitale de l!Ukraine. Dans les années 2020, j’étais un garçon « normal ». J’allais à l’école en Ukraine et je découvrais des choses nouvelles. Ma vie a changé lorsque la guerre a commencé.

 

Illia : Je m’appelle Illia. J’ai 13 ans et j’habite en France. Il y a deux ans, je vivais en Ukraine. La guerre a éclaté.

 

Andrii : Je m’appelle Andrii. Après le début de la guerre, il y avait des raids aériens fréquents.  

 

Bohdam : J’ai vu des camions d’armes et des chars.

Andrii : Ma mère, ma soeur et moi avons fui la guerre.

Les autres : Nous avons fui la guerre.  

 

Tous (avant scène) : Nous avons fui la guerre.

 

Hanna : Je m’appelle Hosni Grich, âgé de 18 ans au moment des faits, j’habitais au Maroc dans un quartier pauvre de Casablanca. Moi et ma famille étions très nombreux et très pauvres. Mon père m’a donné 800 euros de ses économies pour pouvoir réussir en France.

 

Gabin : Je m’appelle Maya, j’ai 35 ans et je suis mariée à Wassim. Nous avons deux enfants. Nous avons fui la guerre en Syrie à travers sept pays.

 

Grégoire : Je m’appelle Ousmane. Je viens du Mali. Là-bas, il y a les affrontements entre l’armée et les organisations terroristes. Les attentats. Nous avons décidé, mes cousins et moi, de partir pour la France à Paris pour avoir une vie meilleure.

 

Marius : Mon nom est Tao. Il y a 64 ans, je décidais de quitter ma patrie si chère à mes yeux à cause de la famine qui faisait ravage à Hunan.

Nour : Je suis Youma. Lorsque les forces coloniales ont pris le contrôle de notre région, en Algérie, notre vie a changé du jour au lendemain. Les terres que mon père avaient cultivées ont été supprimés, notre avenir est devenu incertain là-bas. Mon père a pris la décision courageuse de partir pour chercher refuge en France.

 

Esteban : J’ai parcouru des kilomètres dans le désert en traversant le Pakistan, l’Afghanistan, puis l’Iran et enfin la Turquie.

 

Tous : J’ai parcouru des kilomètres.

 

Kristian : Le vent me stressait.

 

Tous : J’ai parcouru des kilomètres.

 

Marius : Mes poils de bras se hérissaient, j’avais la boule au ventre.

 

Tous : J’ai parcouru des kilomètres.

 

Pauline L : Ça m’a fait mal de partir de mon pays, mais il le fallait.

 

Tous :  « Mon pays je l’aime J’ai dû m’exiler »

 

En allemand :  « Mein Land, es liebe ich Ich muss ins Exil gehen »

En  Ukrainiens (en ukrainien  ) :  Я люблю свою країну але mені довелося піти

 

Lina : Nous avons quitté Belgrade la nuit du 7 mai. Il était 21h. Il y avait encore du monde dans les rues.

 

Pauline L : Personne ne savait que nous quittions la Serbie.

 

Lalie : Il ne fallait que le strict minimum de bagages car nous partions pour 14 jours de marche.

 

Artem : Nous avons quitté l’Ukraine le 5 mai, à 5 heures du matin, passant chaque checkpoint avec des soldats russes. J’ai prié pour que rien de grave n’arrive.

 

Andrii : Fin février, notre famille était à la gare pour s’exiler. Il y avait tellement de monde ce jour-là que nous avons dû nous faufiler dans le train ! Ensuite, nous avons eu de nombreuses correspondances. Nous ne parvenions pas à dormir suffisamment. Tout au long du voyage, je craignais l’imprévu et les problèmes inattendus.

 

Lina : Une fois parcouru un long chemin, nous sommes arrivés au bout du Maroc, au détroit de Gibraltar. Nous avons essayé maintes et maintes fois de traverser avant d’y parvenir car nous n’avions pas assez d’argent.

 

Illia : Nous avons voyagé en voiture avec ma mère et ma soeur. Quand nous sommes arrivés en Slovaquie, nous avons vu une grande file de voitures, mais grâce à la ruse de ma soeur nous avons pu la traverser rapidement.

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Hanna : J’ai dû dormir dehors dans un parc public.

 

Paul : J’ai cru mourir de soif à de nombreuses reprises. La chaleur était insoutenable.

 

Esteban : J’ai dû prendre un radeau afin de traverser la mer pour arriver en Grèce, puis un autre pour atteindre l’Italie.

 

Eliott : Le bateau gonflable avait du mal à nous supporter. Chaque petit geste pouvait nous faire chavirer.

 

Grégoire : Nous étions entassés. Nous avons navigué des heures, la mer bougeait beaucoup. C’était effrayant.

 

Lalie : Nous avons demandé de l’aide mais personne ne nous a écoutés.

 

Kristian : Une fois échoué sur la plage, j’ai cru que je rêvais.

 

Tous : Une fois échoué sur la plage, j’ai cru que je rêvais.

  

Gabin :

Au revoir

Politique est mon exil,

Je suis parti pour Washington avec ma famille,

A cause d'Hitler et sa folie.

Je me sens triste, bien que rassuré,

Mais sur mon fils je dois veiller,

L'Allemagne de mon enfance je veux retrouver.

Je veux la retrouver...

 

En allemand :

Ich will nur, dass Deutschland wie damals aussieht.

Ich will nur, dass Deutschland wie damals aussieht.

 

Mory : Partir pour une nouvelle vie. Quitter l’Allemagne au plus vite quand on fait partie d’une famille juive. Partir pour les États-Unis.

 

Naël : Nous avions assez d’argent pour les billets d’avion et pour trois mois d’hôtel, le temps de retrouver du travail.  

 

Pauline S : Nous avions de nouveaux prénoms et de nouvelles nationalités.

 

Thomas : Mon ancien prénom était Jacob, et mon nouveau Julien. Je n’étais plus Allemand mais Suisse.

 

Pauline S : Nous ne devions révéler notre religion à personne.  

 

Jeanne-Marie : D’Afghanistan vers la France, j’ai subi beaucoup de contrôles d’identité. J’ai dû passer sous un camion pour ne pas être arrêté.

Assel : Dans ce voyage vers l’incertain, mille et une questions me hantaient : sur notre destination, sur notre avenir, sur mes grands-parents malades restés en Syrie, sur ce monde indifférent à la souffrance d’autrui.  

 

Priscille : Mais je n’osais pas les poser. Je voulais jouer le grand, le courageux. Je voulais épargner ma mère des réponses douloureuses. Ce jour-là, j’avais envie de grandir vite.

 

Tous : Ce jour-là, j’avais envie de grandir vite.

 

Solen : Moi j’en voulais tellement à ma soeur de nous avoir fait quitter l’Ukraine. Quitter le pays pour lequel papa s’était battu, fuir au lieu de se battre face au danger. Je ne comprenais pas sa décision et elle ne me l’expliquait pas.

 

Loreleï : Moi je me souviens juste de la jeune fille qui m’a pris sous son aile pendant le voyage. Elle s’appelle Raya et elle porte toujours la même écharpe bleue avec des papillons jaunes et un liseré vert, elle a l’odeur de l’herbe fraîchement coupée.

 

Priscille : Lorsque j!ai finalement atteint la France, je me suis dirigée vers Paris.

 

Charline : J’ai rejoint la gare de l’Est où la plupart des Afghans se retrouvent. Je ne me suis pas senti à l’aise, entouré de tous ces gens nés dans le même pays que moi.  

 

Raphaël : J’étais arrivé en France et je voulais devenir citoyen français.

 

Tous : J’étais arrivé en France.

 

Loreleï : On m’a présenté à un centre d’accueil pour les mineurs qui m’a très vite pris en charge. Deux mois plus tard, j’ai eu la chance d’être accueilli par une famille qui m’a énormément aidé à m’intégrer.  

 

Maxime : J’ai pu obtenir mon bac et mon brevet de technicien supérieur.

 

Marianne : Nous sommes arrivées en France dans la ville de Lyon au bout de 10 mois de voyage. Depuis un an, nous pouvons enfin vivre dans une maison grâce à une ONG. Nous maîtrisons parfaitement la langue française et pouvons aller à l’école. Je me suis fait plein d’amis.

 

Priscille : Notre nouvelle vie me va parfaitement mais mon pays me manque et je suis triste quand je pense à mes copines que j’ai laissées, qui n’ont pas le droit d’aller à l’école et qui, pour la plupart, sont mariées de force. Mais aujourd’hui, me voilà heureuse à Lyon.

 

Bohdan : Après la guerre, je souhaiterais que ma famille vienne s’installer en France.

 

Andrii : A Lyon, nous avions beaucoup de documents administratifs à faire.

 

Illia : Changer de pays, de ville, de vie, c’est difficile mais je n’ai pas eu le choix à cause de la guerre. J’ai étudié la langue et rencontré de nouveaux amis. Merci à la France de nous avoir accueillis.

Charline, Jeanne-Marie, Enola :

 « Mes très chers parents,

J’ai longuement réfléchi et j’ai pris la décision de partir vers un monde meilleur. J’aimerais poursuivre mes études et devenir un grand écrivain. Ça va être très dur de vivre sans vous et je ne peux imaginer ce que vous allez ressentir en lisant cette lettre. /J.M Ne vous inquiétez pas pour moi, je vous appellerai dès que possible. J’ai prévu de passer par la Turquie, la Grèce, l’Italie pour arriver en France et m’installer à Paris.  J’aimerais pouvoir revenir un jour si tout s’arrange. / E J’espère que ça va aller pour vous. Ne soyez pas trop tristes, tout va bien se passer et chaque jour j’aurai une pensée pour vous. Vous serez fière de moi. A bientôt,  Mohamed »

 

Toutes les trois : Aujourd’hui, Mohamed a 36 ans et il est écrivain.

 

En allemand :  

« Mein Land, es liebe ich

Ich muss ins Exil gehen »

 

Tous : « Mon pays je l’aime

J’ai dû m’exiler »

 

En Ukrainiens :  

Я люблю свою країну але mені довелося піти

 

Artem : Mon histoire peut vous sembler courte, mais si je la raconte en détails, cela peut prendre au moins une heure ! Merci pour votre attention !

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