"D'ici et d'ailleurs au-delà des frontières"

Rose : Bonjour jeune homme pourquoi venez-vous ici ?

Chloé  : Racontez nous votre parcours.

Je m’appelle Joko, j’ai 15 ans et je viens pour avoir la carte de réfugiée accordée aux mineurs isolés.

Je suis née en Guinée Conakry. Mon père n’était pas d’accord avec les idées du président : il a été tué par le régime et on a dû fuir. Avec mon frère on a traversé la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin puis le Niger et la Libye, comme on a pu, avec l’argent qu’on gagné en travaillant sur la route.

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En Libye on a été enfermés dans des caves par des passeurs, on  est devenu leurs esclaves pour qu’ils acceptent de faire traverser la méditerranée. Mon frère est mort attaché à moi, j’ai vécu à côté de sa dépouille pendant une semaine : c’était horrible. Après des mois de calvaire, je suis arrivée en Italie puis  j’ai traversé la montagne pour arriver en France. Ma voilà pour demander l’asile.

Rose :  jeune homme à plusieurs reprises vous nous avez indiqué avoir travaillé durant votre voyage.

Chloé : Or un mineur ne travaille pas, il n’en a pas le droit. On en déduit donc que vous n’êtes pas mineur.

Camille : Les mineurs n’ont pas le droit de travailler : mais de quel droit parle cette femme ? Qui respecte ce droit en Afrique ?

Les trajets en pick-up et la traversée en bateau coûtent une fortune. Les passeurs nous rackettent. Mais si on veut arriver en Europe, on n’a pas le choix il faut travailler pour gagner des sous.